En attendant la réouverture des salles de cinéma, le programme ci-dessous est suspendu. Nous nous efforcerons de programmer ces conférences à d’autres dates, selon la disponibilité des conférenciers.
Rendez-vous lundi 15h00 à l’Eldorado, Saint-Pierre-d’Oléron,
pour la conférence hebdomadaire, ouverte à tous et suivie du pot de l’amitié, pour poursuivre le débat ou bavarder, en toute convivialité.
Abonnés : gratuit. Adhérents : 5 €. Non adhérents : 7 €
1/2 tarif pour les demandeurs d’emploi
Accès aux personnes à mobilité réduite
11 janvier 2021 – La Question kurde
par Christine Darmagnac, diplômée de l’École du Louvre et de l’Institut d’art et d’archéologie de la Sorbonne, spécialiste de l’espace méditerranéen et du monde arabo-musulman
Un peuple à cheval sur le Proche et Moyen-Orient, en quête de reconnaissance identitaire et territoriale, de la part de puissances nationales et internationales.
Qu’est-ce que la Question kurde ?
Elle concerne un ensemble d’actions engagées par le peuple kurde dans le but d’obtenir une reconnaissance identitaire et étatique, dans un contexte géographique ciblé [Proche et Moyen- Orient] et un contexte historique étendu : née au XIXe siècle, elle reste au XXIe d’actualité. Ce sentiment identitaire, qui remonte au XVIe siècle, s’est renforcé au début du XXe en réaction à la politique pan-turquiste des Jeunes Turcs en 1908, puis celle de Moustafa Kemal dans les décennies suivantes. Dès cette époque, les Kurdes ont souffert de discriminations, de répressions, de massacres et de déportations. Plusieurs groupes de résistance allaient voir le jour, issus pour l’essentiel du PKK.
La Question kurde a connu une succession de revers dus aux nombreuses promesses non tenues de différentes puissances, dont la Grande-Bretagne, la Turquie, l’Irak, l’Iran, les USA…Néanmoins, en 1991, les Kurdes d’Irak obtinrent la création du Kurdistan autonome irakien.
En 2014, elle a, malgré elle, retrouvé le devant de la scène géopolitique moyen-orientale à partir de la montée en puissance de l’Organisation de l’Etat Islamique, face à laquelle le peuple kurde s’est affirmé comme le principal opposant.
18 janvier 2021 – Pierre Choderlos de Laclos et l’éducation des filles au XVIIIe siècle
par Nicole Pellegrin, historienne moderniste et anthropologue, chargée de recherche honoraire au CNRS, professeure à l’Université de Poitiers
L’auteur du fameux roman épistolaire intitulé Les Liaisons dangereuses ou Lettres recueillies dans une société et publiées pour l’instruction de quelques autres, par M. C*** de L*** (1782), publie aussi, l’année suivante, un traité De l’éducation des femmes.
Ces deux ouvrages, en apparence très dissemblables (forme et contenu), méritent d’être comparés et resitués, à la fois dans le parcours biographique de Laclos et dans le contexte des débats pédagogiques et politiques propres à la fin de l’Ancien Régime : alphabétisation limitée des filles ; rôle respectif des mères, des gouvernantes laïques et des religieuses enseignantes ; influence et critique des couvents-pensionnats et de leurs Règles particularisées (Ursulines, Visitation, Saint-Cyr, etc) ; valeur des travaux d’aiguille ; poids de l’éducation (religieuse et morale) versus instructions profanes ; émergence de nouvelles matières à enseigner (histoire, orthographe) ; rêves d’écoles publiques ; etc.
Les livres de Laclos méritent plus encore d’être savourés et analysés pour leur valeur littéraire propre (re-lecture des Liaisons, fortement recommandée) et pour les plaisirs qu’ils peuvent encore nous offrir.
25 janvier 2021 – L’Afrique sur les nouvelles « Routes de la Soie »
par Christian Bouquet, professeur émérite de géographie politique à l’Université Bordeaux Montaigne, chercheur au laboratoire LAM (Les Afriques dans le Monde) de Sciences Po Bordeaux
Dans le Livre des Merveilles, Marco Polo raconte son voyage sur la « Route de la Soie » qui dura 24 années entre 1271 et 1235. Mais cette route mythique, tracée il y a plus de 2000 ans entre la ville chinoise (actuelle) de Xi’an et la ville syrienne médiévale d’Antioche, était alors sur son déclin parce que la voie maritime des Grandes Découvertes allait supplanter les voies terrestres.
Au XXIe siècle, la Chine réactive la légende, mais en lui donnant une coloration totalement matérialiste. Les « nouvelles Routes de la Soie » constituent le projet le plus abouti de mise en application des principes de l’économie de marché – c’est-à-dire du capitalisme – par un pays qui se réclame toujours du communisme et ne cache pas son ambition de dominer l’économie mondiale.
En contrôlant les voies de communication, notamment maritimes et ferroviaires, et surtout les nœuds où celles-ci se croisent (ports, gares, le « collier de perles »), la Chine peut aller chercher les matières premières dont elle a besoin partout où elles sont produites, et diffuser en retour ses produits finis, dans une démarche néocoloniale et impérialiste qu’elle assume parfaitement.
Dans le traitement de ce sujet, un éclairage singulier sera réservé au continent africain, particulièrement vulnérable à l’offensive chinoise.
1er février 2021 – La gent animale dans les arts chinois : Jean de La Fontaine en Chine
par Jean-Rémy Bure, professeur honoraire de culture et de communication dans les Écoles supérieures de commerce à Paris et ancien professeur invité à l’Université du Peuple à Pékin.
L’observation de la nature et, notamment, des animaux de toutes sortes qui la peuplent a produit dans toutes les civilisations des chefs-d’œuvre artistiques et artisanaux. La civilisation chinoise en est un exemple frappant et magnifique. Peintres, sculpteurs, graveurs sur bois, céramistes ont, tout au long des siècles, rendu hommage aux « hôtes de ces bois », des montagnes, des rivières et de l’air…
Avec l’aide imaginaire de Jean de La Fontaine voyageant en Chine, nous allons découvrir les multiples façons par lesquelles les artistes chinois ont rendu la diversité des animaux de toutes sortes. La Fontaine a vécu au XVIIe siècle, il aurait pu rencontrer l’empereur Kangxi qui a régné de 1661 à 1722, le règne le plus long de toute l’histoire de Chine.
Cette promenade artistique attentive au sein de la nature en Chine nous laisse émerveillés devant la vie des mammifères, oiseaux, poissons, insectes, êtres vivants réels ou imaginaires…, et devant les œuvres que les artistes chinois de tous les temps ont su en tirer.
Ce sera aussi un hommage à toutes les espèces vivant dans la nature et que nous nous devons de protéger et de célébrer.
1er mars 2021 – Voyage imaginaire en Irlande, seconde partie
par Emmanuel Lemare, guide-conteur nature et patrimoine, musicien et professeur de uilleann pipes.
L’Irlande : ses racines gaéliques et ses monastères prestigieux, ses lacs et tourbières peuplés de fées et de cerfs géants, sa géographie magnifique et son histoire douloureuse, ses liens méconnus à la France, son sens de la fête, ses écrivains et poètes…
Après avoir invité Emmanuel Lemare il y a deux ans pour la première partie de son Voyage imaginaire en Irlande, nous réinvitons le conférencier-musicien pour la seconde partie du voyage : De la cale aux émigrants à la fête de la St Patrick.
On y découvrira l’exil des Irlandais vers la France de Louis XIV, la Grande Famine des années 1840 et l’émigration vers le nouveau monde, les rebellions du XXème siècle et la paix courageuse…
Avec aussi des thèmes intemporels, la convivialité et l’humour, la profusion poétique et littéraire comme avec W.B. Yeats, évoqué en français et en anglais, sans oublier la musique et le chant entrelacés pour le plaisir du public.
8 mars 2021 – L’Hermione, une aventure maritime et humaine d’exception
par Guy Gautreau
21 mars 1780 : l’Hermione, frégate de 32 canons, quitte l’île d’Aix avec à son bord le marquis de La Fayette, chargé secrètement par Louis XVI d’aller annoncer au général Washington l’engagement de la France aux côtés des « Insurgents » américains.
Juillet 1997 : l’Association Hermione – La Fayette se lance dans une folle aventure, la reconstruction de la frégate historique. Il avait fallu 6 mois pour construire l’Hermione en 1779, il faudra 17 années de chantier, jusqu’en 2014, pour terminer sa réplique des temps modernes !
29 août 2015 : l’Hermione retrouve Rochefort, son port d’attache, au terme de 4 mois de croisière transatlantique à la voile le long des côtes américaines. Une formidable et parfois périlleuse odyssée menée par un équipage de 17 professionnels et 54 volontaires (moyenne d’âge, 29 ans, 30% de femmes)
Trois histoires, trois aventures maritimes et humaines exceptionnelles…
15 mars 2021- La Commune : passé / présent
par Ludivine Bantigny, maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Rouen, chercheuse au Centre d’histoire de Sciences Po
« Le spectre de Mai parlera ». Ce sont les mots de Louise Michel, ceux d’Eugène Vermersch, ceux que tous deux ont brandis pour évoquer la Commune sans cesse surgie hors de méandres de l’oubli. « Tous ces braves au cœur tendre que Versailles appelait des bandits, leur cendre est à tous vents, les os furent rongés par la chaux vive ; ils sont la Commune, ils sont le spectre de mai ! », écrit Louise Michel.
Et de fait, la Commune de Paris revient comme un fantôme de l’histoire hantant le présent, à intervalles réguliers. Après avoir été longtemps enfouie, presque oubliée, regardée comme archaïque ou du moins anachronique, la référence resurgit avec vivacité. Cette conférence en racontera les grands enjeux, son espoir de « changer la vie » selon les mots de Rimbaud : émancipation, rôle de l’éducation, place cruciale des femmes, volonté d’en finir avec l’exploitation, modification radicale des conditions de travail, coopératives, mutuellisme et solidarités.
Cette révolution populaire finit dans la terrible répression que l’on sait, un massacre comme on n’en avait jamais vu de tel à Paris. Mais il s’agira aussi de montrer la Commune vivante encore aujourd’hui, sa référence toujours mobilisée et les projets qu’elle continue d’inspirer.
22 mars 2021 – ITER : l’énergie du futur… sur le chemin des étoiles
par Danièle Imbault, docteur-ingénieur en physique de l’atmosphère, membre actif et secrétaire du Comité de liaison Enseignants-Astronomes
Les besoins énergétiques du monde sont en croissance, les ressources fossiles s’épuisent et, dans le contexte de la lutte contre le réchauffement climatique, les scientifiques explorent différentes pistes de production massive d’électricité… dont la domestication de la fusion thermonucléaire, ce processus physique qui fait briller les étoiles.
Qu’est-ce que la fusion ? D’où vient cette « énergie des étoiles » ? Comment la maîtriser ? Qu’attendons-nous d’ITER ? Quels défis scientifiques, techniques et humains devons-nous relever ? Où en sommes–nous aujourd’hui ?
29 mars 2021 – Les Poitevins à la conquête de l’Ouest… canadien ! (1860-1959) : 1895 ou l’épopée féerique de la famille Auté / Autet
par David Albert-Brunet, documentaliste, archiviste, généalogiste
En 1895, 10 membres de la famille Auté / Autet, de Sammarçolles (Vienne), quittent le Poitou pour Domrémy (Saskatchewan).
Aidée du clergé catholique, la Société d’Immigration Française de Montréal et son secrétaire général, Auguste Bodard, ont prospecté pour installer des colons francophones dans l’Ouest du Canada. Leur idée ? Créer des communautés villageoises d’agriculteurs français, belges et suisses en Saskatchewan, au Manitoba et en Alberta, pour contrer l’hégémonie de la langue de Shakespeare prônée par la province de l’Ontario : c’est la deuxième vague de colonisation française au Canada après celle lancée par Louis XIV.
C’est ainsi qu’après une rencontre avec Bodard le 23 mai 1893, les Auté / Autet furent séduits par l’opportunité… Deux ans plus tard, un périple un peu fou les conduisit en un peu plus d’un mois à 9800 kilomètres de leur Poitou natal !
120 ans plus tard, après des rencontres inespérées, non dénuées de chance, mais aussi à travers le travail acharné d’un jeune descendant de cette famille, qui commença ses recherches à l’âge de 10 ans pour retrouver ses parents canadiens, les cousins de part et d’autre de l’Atlantique se rencontrent…