Rendez-vous lundi 15 h 00 à l’Eldorado, Saint-Pierre-d’Oléron,
pour la conférence hebdomadaire, ouverte à tous.
Abonnés : gratuit. Adhérents : 6 €. Non adhérents : 8 €
1/2 tarif pour les demandeurs d’emploi
Accès aux personnes à mobilité réduite
3 octobre 2022 – L’arbre, cet être extraordinaire
par Alain Baraton, jardinier en chef du domaine national de Trianon, du parc du château de Versailles et responsable du domaine national de Marly-le-Roi. Chroniqueur à la radio et à la télévision.
Auteur de nombreux livres sur les thèmes du jardinage, des plantes, des arbres et de Versailles, c’est de l’arbre qu’Alain Baraton va nous parler, de ces « monuments témoins de notre temps » qui, entre terre et ciel, nous inspirent la patience, la sagesse et l’immortalité. « Là où il n’y a pas d’arbre, il n’y a pas de vie » écrit le Jardinier de Versailles. Sujets de toutes les passions, les arbres lui ont transmis l’envie d’éternité. Alain Baraton nous emmènera loin du château, pour un voyage à la découverte de l’extraordinaire diversité du monde des arbres.
Les arbres, quand on les regarde, ne sont pas seulement des morceaux de bois qui produisent des fleurs, des feuilles ou quelques graines. Ce sont des personnages vivants qui invitent à les accompagner. Quand on connaît leur histoire, il n’est nul besoin de parcourir la planète pour découvrir les continents.
« Allez dans un jardin, asseyez-vous, regardez les arbres et vous voyagerez. Vous verrez vite et très, très loin »
10 octobre 2022 – Histoire du maintien de l’ordre d’une révolution à l’autre (1789-1871)
par Mathilde Larrère, enseignante-chercheuse à l’université de Paris-Est Marne-la-Vallée, spécialiste de l’histoire des révolutions françaises du XIXe siècle
A l’heure où le maintien de l’ordre et notamment la répression des manifestations en France suscitent nombre de questions et réactions – rappelons que la France a été plusieurs fois condamnée pour la brutalité de son maintien de l’ordre par plusieurs organisations internationales – il n’est pas inintéressant de se pencher sur son histoire pour questionner les continuités et discontinuités.
En se tournant vers les origines d’un maintien de l’ordre moderne, inventé par la Révolution, retravaillé par les Empires et les monarchies constitutionnelles, questionné sous les républiques, c’est un système différent que l’on découvre, avec des forces de l’ordre qui ont depuis disparu (la garde nationale), une brutalité et une létalité dont nous sommes fort heureusement sortis, mais également des questions qui ne manquent pas d’une certaine actualité : comment concilier liberté et répression ? Comment expliquer, légitimer, mettre en récit ou en image la violence d’État ?
En partenariat avec le Festival Visions d’Afrique
17 octobre 2022 – La politique africaine de la France
par Christian Bouquet, professeur émérite de géographie politique à l’Université Bordeaux Montaigne, chercheur au laboratoire LAM (Les Afriques dans le Monde) de Sciences Po Bordeaux
À la tête du second grand empire colonial au début du XXe siècle, après deux guerres perdues, la France a renoncé à s’opposer à l’indépendance de ses colonies.
Dans un premier temps, le général de Gaulle, artisan des indépendances, a confié à Jacques Foccart le soin de maintenir des relations de nature néocoloniale avec le continent africain, dans un contexte de guerre froide et de monde bipolaire. C’était la « Françafrique ». Puis François Mitterrand a profité de l’effondrement du bloc soviétique pour encourager les régimes africains à adhérer à la démocratie. Enfin, lors de sa cohabitation avec Jacques Chirac, Lionel Jospin a tenté d’appliquer son principe de « ni ingérence, ni indifférence ».
Depuis, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron semblent davantage subir les événements que peser sur eux. Les principales crises africaines du début du XXIe siècle impliquant la France (Côte d’Ivoire, Mali, Centrafrique) ont montré les limites de son influence sur le continent, tandis que certaines séquelles du passé colonial sont encore vives (Comores, Îles Éparses, Algérie).
07 novembre 2022 – Fort Boyard, un défi à l’océan
par Philippe Lafon, écrivain, médiateur culturel, historien local et ancien président de l’UTL MO
Personne n’aurait imaginé que le fort Boyard, le fort le plus célèbre de France, ait une histoire aussi extraordinaire.
L’épopée de sa construction débute avec Napoléon, se poursuit sous les Bourbon et Louis-Philippe avant de connaître la guerre de 1870, puis l’abandon total et enfin une renaissance extraordinaire : un destin fabuleux allant de la défense côtière à l’aventure audio-visuelle.
Depuis qu’il a quitté la présidence de l’UTL de Marennes-Oléron, Philippe Lafon s’est attelé à la rédaction d’un ouvrage de référence sur le sujet en restituant de façon passionnante le contexte politique, financier et militaire de la construction du fort. L’auteur nous présentera des plans inédits d’une qualité rare et des témoignages exceptionnels, comme ceux de Bonaparte, des marins ou encore des hommes de télévision.
Tous ont participé à leur manière à l’histoire de ce fort emblématique, perdu au milieu de l’océan…
Vous pensiez tout connaître l’histoire de fort Boyard ? Détrompez-vous !
14 novembre 2022 – L’esclavage en Grèce ancienne
par Paulin Ismard, ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure de Lyon, agrégé d’histoire, professeur d’histoire ancienne à l’Université Aix-Marseille
On présente souvent l’Athènes de l’époque classique comme la première société esclavagiste de l’histoire. De fait, le poids démographique de la population esclave y était considérable. Les esclaves étaient présents dans tous les secteurs de l’économie. La démocratie athénienne elle-même doit en partie son avènement à l’essor foudroyant de l’esclavage. Mais l’essentiel tient surtout à la centralité de l’institution esclavagiste dans l’imaginaire athénien.
Et si l’on considère que la Grèce ancienne est deux fois notre passé – le passé bien réel d’une grande partie de l’Europe, et son passé rêvé, soit une inépuisable source d’inspiration toujours susceptible de s’actualiser au cours de son histoire –, alors il faut aussi être sensible à la façon dont l’héritage esclavagiste antique ne cesse d’accompagner jusqu’à aujourd’hui, à la manière d’un membre absent, certains de ses legs les plus admirables.
21 novembre 2022 – Les choses, une histoire de la nature morte depuis la préhistoire
par Fabrice Conan, historien de l’art
Fabrice Conan révèle les tournants majeurs dans l’histoire de la représentation des choses mais aussi les permanences. Des haches préhistoriques aux « ready-made » de Duchamp, en passant par Chardin, Courbet, Manet, Picasso, Tati ou Warhol, toute l’histoire de l’art est revisitée. Sa conférence s’appuie sur l’exposition du même nom au Musée du Louvre.
Dans un scénario très original, l’exposition fait dialoguer les chefs-d’œuvre d’époques et de médias variés, occidentaux ou non, en contribuant de façon remarquable à l’enrichissement de notre connaissance de la nature morte. Elle donne aussi toute la mesure de la place des choses dans la vie et les imaginaires.
Un nouveau pas et un regard accru sur ce monde silencieux, qui a beaucoup à dire.
28 novembre 2022 – Etranges Etrusques
par Marie-Laurence Haack, historienne et étruscologue, professeure d’histoire ancienne à l’université de Picardie Jules-Verne
D’impressionnantes nécropoles aux fresques colorées, de magnifiques bijoux en or, des statues au sourire énigmatique, une langue encore indéchiffrée… Les Etrusques, dont la civilisation s’est épanouie en Italie entre la fin de l’âge du Bronze et le Ier siècle av. J.-C., à la croisée entre cultures grecque, phénicienne, celte ou romaine, ont suscité fascination et fantasmes.
La conférence sera l’occasion de faire à la fois un bilan des dernières recherches consacrées à la civilisation étrusque et de faire le point sur l’imaginaire qui s’est développé autour des Etrusques depuis la Renaissance jusqu’à nos jours.
05 décembre 2022 – Lumière sur les trous noirs ! Du mythe aux preuves d’existence…
par Danièle Imbault, docteur-ingénieur en physique de l’atmosphère, membre actif et secrétaire du Comité de liaison Enseignants-Astronomes
Imaginés au 18ème siècle par Laplace et théorisés grâce à Einstein il y a 100 ans, les trous noirs font partie des objets célestes les plus mystérieux de notre Univers. Ces effondrements de matière rassemblent tous les extrêmes, en termes de masse ou de taille, et ce qui se passe en leur cœur restera pour toujours inaccessible à nos yeux (voire à notre compréhension ?), puisqu’ils piègent même la lumière.
Depuis 50 ans, les astrophysiciens ne déduisaient leur présence que d’observations indirectes, mais plusieurs découvertes récentes ont apporté des preuves indiscutables de leur existence : 1ère onde gravitationnelle en 2015, 1ère image directe, en 2019, du centre super-massif de la galaxie M87*… et en mai 2022, 1ère image de SgrA*, le trou noir géant qui est tapi dans le cœur de notre Voie Lactée.
Qu’est-ce qu’un trou noir ? Comment se forme-t-il ? Par quelles observations astrophysiques pouvons-nous le détecter ? Et quelles sont les prochaines étapes de la compréhension physique de ces astres ?
12 décembre 2022 – Une Anglaise reine à Bornéo
par Alain Quella-Villéger, agrégé d’histoire, docteur en histoire contemporaine.
Margaret Brooke (1849-1936), aristocrate britannique née Alice de Windt à Paris, devient, en épousant à vingt ans Charles Brooke, Rani du Sarawak à Bornéo. Elle mène dès lors une vie hors du commun dans un palais des tropiques : l’Astana, à Kuching. Intelligente, volontaire, d’une grande ouverture d’esprit, curieuse de la vie des Dayaks et autres « coupeurs de tête », elle apprend la langue malaise et favorise l’éducation des femmes dans ce territoire du bout du monde. Margaret Brook connaît aussi la solitude, les guerres, les dangers du climat, des drames intimes (ses trois premiers enfants morts du choléra).
Revenant régulièrement en Europe, elle fréquente à Paris et Londres le monde artistique et littéraire et compte pour amis Pierre Loti, Sarah Bernhardt, Maupassant, Oscar Wilde, Henry James, Kipling etc. Entre Out of Africa de Karen Blixen et Le Sortilège malais de Somerset Maugham, son autobiographie, aujourd’hui traduite, offre des scènes très cinématographiques au cœur d’une histoire de rajahs qui inspira Conrad pour son roman Lord Jim.