5 octobre 2015 — Aragon et la guerre
Par Marie-France BOIREAU
La Guerre de 14, après la disparition des derniers « Anciens combattants », continue de hanter beaucoup d’esprits et de faire couler beaucoup d’encre, particulièrement mais pas seulement, en ces temps de centenaire et de commémoration : encre d’historiens bien sûr, mais aussi de romanciers, pour ne citer que les Français : Jean Rouaud, Jean Echenoz, Alice Ferney, Philippe Claudel… les exemples sont multiples.
Aragon, soldat de la classe 17, fut de ceux qui eurent à affronter « l’apocalypse moderne », après s’être longtemps tu, comme tant de ses camarades, quand et comment en parla-t-il dans son œuvre de romancier et de poète, c’est ce que va nous exposer Marie-France Boireau qui a fait de ce thème le sujet de sa thèse publiée aux Presses Universitaires du Septentrion, sous le titre « Aragon romancier de la Grande Guerre et penseur de l’Histoire ».
Marie-France Boireau est docteur en littérature française, enseignante-chercheuse à l’Université d’Orléans.
12 octobre 2015 — Comment sortir du pessimisme ?
Par Jean-Claude GUILLEBAUD
Jean-Claude Guillebaud a longtemps été grand reporter et correspondant de guerre pour Sud-Ouest, le Monde et Le Nouvel Observateur. Directeur littéraire aux éditions du Seuil de 1982 à 2010, il tient une chronique à L’Obs et un bloc-notes dans l’hebdomadaire La Vie. Il a été président co‑fondateur de l’association Reporters sans frontières et appartient au Conseil de Surveillance du groupe Bayard. Depuis 2015 il est Docteur Honoris Causa de l’université de Louvain-la-Neuve. Il a publié une trentaine d’ouvrages dont huit essais sur le désarroi contemporain. Traduit dans plusieurs pays, il a été plusieurs fois primé. Derniers titres parus : « Une autre vie est possible » (2012) et « Je n’ai plus peur » (2014).
Analysant les origines de la désespérance contemporaine répandue en Europe en général et en France en particulier, Jean-Claude Guillebaud montre que ce pessimisme qui a gagné oublie une dimension de la réalité qui prépare l’autre monde dans lequel nous entrons.
2 novembre 2015 à 20h30 — L’édit de Nantes : Une histoire pour aujourd’hui
Par Pierre JOXE
Le livre de Pierre Joxe « L’édit de Nantes » publié en 1998, a été réédité en 2011 dans la collection Pluriel. Cette deuxième édition s’ouvre sur une nouvelle préface intitulée : « Islam et paix des religions » et se clôt sur un dernier chapitre inédit et à l’évidence plus que jamais d’actualité : « l’Islam en France et en Europe ».
L’édit de Nantes ne fut sans doute pas, comme on le présente trop souvent, un édit de tolérance, il représente plus sûrement un pas essentiel vers l’affirmation de l’Etat, vers la monarchie absolue, mais il eut le mérite essentiel de rétablir la paix civile et d’instaurer un certain pluralisme religieux.
Peut-on s’en inspirer aujourd’hui pour garantir à nouveau la « paix des religions » en France et en Europe ?
Pierre Joxe, ministre de l’Intérieur et des Cultes, Membre du Conseil constitutionnel et Président de la Fondation pour le Protestantisme français tentera de répondre à cette question.
9 novembre 2015 — Chagall ou la couleur des rêves
Par Maria OZEROVA
Né en Biélorussie en 1887, Marc CHAGALL arrivera à Paris en 1910 entre la fin du cubisme et le début du fauvisme ; mais il n’adhèrera à aucune école de peinture. Il adoptera un style nettement surréaliste, laissant une large part à l’imagination et au rêve et faisant un usage très personnel de la couleur.
Toute sa vie il restera influencé par son pays natal et par la religion juive de sa famille. Après des séjours à Moscou puis à Berlin, il s’installera en 1937 dans le midi de la France où il s’éteindra à 97 ans.
Notre conférencière Maria OZEROVA, attachée scientifique et culturelle du Musée de l’Ermitage, pétrie de culture russe et française, saura mieux que personne nous présenter ce peintre ambassadeur de l’âme slave.
16 novembre 2015 — Le poil, objet d’histoire?
Par Marie-France AUZEPY
Peut-on considérer le poil comme un objet d’histoire ? Le poil n’a pas d’histoire en soi, mais dans chaque civilisation il joue un rôle, parfois majeur. Chez certains il est sacré, chez d’autres impur. Pour autant cette détermination peut changer selon les époques. La place et le sens qu’on lui accorde varient avec le temps et au gré des modes de sorte que son « histoire » est un voyage dans le temps et dans l’espace.
Marie-France Auzépy, professeur émérite d’histoire médiévale à l’université Paris VIII, est spécialiste de l’histoire de l’empire byzantin; elle a plus particulièrement étudié l’iconoclasme qui, par des chemins détournés, l’a amenée à s’intéresser au poil. Elle est notamment l’auteur de « Poils » (éd. de la Table Ronde, 2014) et co‑auteur avec Joël Cornette de « Histoire du poil » (éd. Belin, 2011).
23 novembre 2015 — Quelle agriculture pour demain ?
Par Marc DUFUMIER
L’évolution vers une agriculture industrielle va-t-elle se poursuivre ? Le productivisme à bas coût a-t-il encore de beaux jours devant lui ? La disparition, chaque année en France, de bon nombre d’exploitations agricoles est-elle inéluctable ?
Y a-t-il d’autres voies possibles pour l’agriculture française ? Quels liens avec les pays européens et les pays du Sud ? Quels liens avec la santé publique, avec l’environnement et la biodiversité ?
Les questions sont multiples et pressantes, et Marc Dufumier, ingénieur agronome, professeur émérite à l’AgroParisTech, membre du comité scientifique de la Fondation Nicolas Hulot et du conseil scientifique de l’Institut de recherche pour le développement est le plus à même de nous apporter des éléments de réponse.
30 novembre 2015 — Un Versailles Méconnu
Versailles, le domaine de la Cour (1672-1715), Une résidence d’état nouvelle pour la France
Par Fabrice CONAN
Après ses études à l’École du Louvre, il se spécialise dans l’architecture et les décors des grandes demeures. Intervenant pour le développement culturel du château de Versailles, il crée des visites thématiques, des ateliers pédagogiques et des conférences.
Cette conférence est le 2ème volet de la série Un Versailles Méconnu. En 2014, Fabrice Conan nous avait présenté la naissance du château de Versailles.
Avec cette conférence, nous continuons notre balade dans l’histoire de Versailles. Lorsque le roi choisit de s’installer définitivement avec sa cour, le chantier devient immense, mais aussi change de style et de ton. Tout doit glorifier la France et son chef de l’état. Somptuosité et majesté sont au programme des nouveaux projets, galerie des glaces, chambre du roi, chapelle… des lieux emblématiques sont alors créés.
Au fil des salons, Versailles devient un emblème du pouvoir, et du génie français, ce sont ces salles que nous allons parcourir jusqu’au crépuscule du Roi-Soleil. C’était il y a 300 ans exactement.
7 décembre 2015 — les habits d’une vie : George Sand
Par Nicole PELLEGRIN
George Sand (1804-1876) est un-e auteur-e majeur-e du XIXe siècle, mais n’est souvent connue que de façon superficielle ou condescendante.
Elle constitue un sujet d’étude de choix car elle n’a cessé de bousculer les conventions sociales de son époque.
Chercher et comprendre la place qu’elle accorde aux vêtements et aux travaux d’aiguille dans sa propre vie et dans les aventures de ses héroïnes littéraires est un moyen inédit de ressusciter des œuvres comme l’Histoire de ma vie, Gabriel ou Manon, et d’inviter à relire Indiana, Consuelo, la Mare au Diable et sa très riche correspondance.
Nicole PELLEGRIN est historienne et anthropologue, IH MC/Ecole Normale Supérieure Paris.
14 décembre 2015 — Dali « tel qu’en lui-même enfin l’éternité le fige »
Par Gilles METHEL
La personnalité de Salvador Dali, (au moins autant que sa peinture), a profondément marqué les esprits : il reste un des peintres les plus célèbres et les plus emblématiques du XXème siècle.
Quelque part comme l’incarnation même du surréalisme !
A la différence de ses compatriotes Picasso ou Miro par exemple qui n’étaient « que » des peintres, Dali était aussi un écrivain et un théoricien (et non des moindres !) mais également un homme de spectacle, l’un des premiers à avoir saisi l’importance des médias, de la télévision en particulier qu’il considérait comme un excellent moyen de « crétinisation » des foules.
Il ne sera pas question d’expliquer sa personnalité à travers les seuls éléments biographiques mais d’évoquer Dali au plus près de son œuvre et de ce qui a été sa personne.
Gilles METHEL est professeur des Universités à l’université Jean Jaurès à Toulouse.